À notre époque, avec tout ce qui se passe, le terrorisme, les guerres, la récession, la pandémie ont rendu la nécessité de comprendre la résilience plus pressante que jamais.
Définition de la résilience :
La résilience est un phénomène psychologique qui consiste pour un individu, affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d'une façon socialement acceptable.
Au-delà de l’éducation, au-delà de l’expérience, au-delà de la formation, c’est le niveau de résilience qui détermine, qui réussit, qui échoue. C’est aussi vrai aux Jeux Olympiques que dans les unités de cancérologie ou dans un comité de direction d’une entreprise.
Selon Dian L. Coutu, rédactrice à Harvard Business Review (spécialisé en psychologie et en Business) constat que toutes les théories se recoupent en trois points.
1. L’acceptation absolue de la réalité
Être optimiste c’est bien, à la condition toutefois, qu’elle ne déforme pas la réalité.
Les bonnes questions à se poser peuvent être : « Est-ce que je suis conscient de la réalité de la situation ? Est-ce que je comprends la réalité de ma situation ? Est-ce que j’accepte cette réalité ? Est-ce que je ne fuis pas la réalité ? Est-ce le cas pour mon organisation ?» …
Car affronter la réalité peut être désagréable et c’est une tâche éreintante et souvent bouleversante.
Lorsque nous regardons la réalité bien en face, nous nous préparons à agir de sorte à pouvoir endurer et survivre à des épreuves extraordinaires.
Nous vous y entrainerons avant même que cela ne devienne une réalité.
Pratique : Au lieu de vous réfugier dans le déni pour supporter les épreuves, porter un regard sobre et terre à terre sur la réalité de votre situation. Vous vous préparerez ainsi à agir d’une manière qui vous permet de tenir – et vous vous entraînerez à survivre avant même que le pire arrive.
2. La profonde conviction, souvent étayée par des valeurs profondes, que la vie a un Sens
La capacité, à voir la réalité telle qu’elle est, est intimement liée au deuxième élément fondamental de la résilience : la propension à donner du sens aux moments difficiles.
Une personne n’est pas résiliente si lors de fortes pressions, elle se sent victime « Comment cela peut-il m’arriver à moi ? » et ne tire pas un enseignement des difficultés qu’elle traverse.
Cependant une personne résiliente construit sur la base de cette affliction pour lui donner du sens, pour elles même et les autres.
La notion de sens peut être difficile à appréhender et ce n’est pas parce que l’on a trouvé un sens à un moment que cela restera ainsi et durera.
Les valeurs qu’elles soient positives ou négatives, sont en réalité plus importantes en matière de résilience des organisations que le fait d’avoir des personnes résilientes au sein des effectifs. Et quand la faiblesse d’une organisation devient manifeste, il est plus probable que les individus résilients abandonnent le navire, plutôt que de compromettre leur propre survie.
Pratique : Lorsque les difficultés se présentent, résistez à la tentation de vous considérer en victime et de vous lamenter « Pourquoi moi ? » A la place, construisez à partir de cette souffrance afin de lui donner un sens, pour vous et las autres. Vous ferez ainsi des ponts entre les épreuves du présent et un avenir meilleur, plus riche – des ponts qui auront par ailleurs pour fonction de rendre le présent plus gérable, en vous ôtant le sentiment qu’il est écrasant.
3. Des capacités d’improvisation.
Le troisième élément fondamental de la résilience est la capacité à se débrouiller avec ce qu’on a sous la main.
Claude Lêvi-Strauss appelait cette aptitude le « bricolage ».
Détail intéressant, les origines de ce mot sont intimement liées au concept de la résilience, qui signifie littéralement « rebondir ».
Le bricolage au sens moderne du mot, peut être défini comme une sorte d’inventivité, une capacité à trouver à un problème sans avoir les outils ou les matériaux adaptés ou évidents.
« Il a été démontré que, lorsque les individus sont sous pression, ils se réfugient dans leurs modes de réaction les plus habituels. Dans des situations éminemment critiques, on n’attend pas d’eux de la créativité. » Karl E. Weick Professeur en comportements organisationnels à la Business School de l’Université du Michigan. En d’autres termes, les règles et diverses consignes qui font que certaines entreprises semblent moins créatives peuvent les rendre plus résilientes dans des moments de fortes perturbations.
Pratique : Quand les ennuis se dressent sur votre route, soyez inventif. Tirez parti ce dont vous disposez, utilisez vos ressources à des fins inhabituelles et imaginez des possibilités que d’autres ne voient pas.
Remarque : On peut rebondir, en cas de difficultés, grâce à une ou deux de ces facultés, mais on est en fait, réellement résilient qu’avec les trois.
Ces trois grandes caractéristiques s’appliquent aussi aux organisations résilientes.
La résilience n’est ni bonne ni mauvaise. Elle constitue simplement l’aptitude et la capacité d’être robuste lorsqu’on est soumis à des conditions de changement ou de stress énormes.
Ceux qui ont travaillé sur la résilience :
Norman Garmezy, professeur émérite à l’université de Minnesota. Après avoir étudié pourquoi bon nombre d’enfants de parents schizophrènes ne souffraient pas de troubles psychiques malgré leur environnement dans le lequel ils avaient grandi, il avait conclu qu’une certaine faculté de résilience jouait un rôle plus important qu’on ne le présumait alors dans la santé mentale des individus.
Maurice Vanderpol, ancien président du Boston Psychoanalytic Society and Institute, a observé de que de nombreux survivants en bonne santé des camps de concentration possédaient ce qu’il appelle « un bouclier en plastique » qui est composé d’humour noir, d’une capacité de s’attacher aux autres et de posséder un espace psychologique intérieur.
George Vaillant, ancien directeur du programme Study of Adult Development à Harvard Medical School de Boston, a observé durant 60 ans, des groupes pour constater la part de résilience génétique et la possibilité d’apprendre à acquérir cette résilience au cours de sa vie.
Viktor E. Frankl, psychiatre autrichien et rescapé d’Auschwitz, alors qu’il était lui-même en souffrances innommables, ou thérapie par le sens, une technique thérapeutique humanisme visant à aider les individus à prendre le type de décisions qui donneront une signification à leur vie. Son livre : « Découvrir un sens à la vie ».
L’effondrement donne du sens dans les organisations : la catastrophe de Mann Guich. Par Karl E. Weick
Voir aussi l'article dans le Harvard Business Review de Diane L. Coutou spécialisée en psychologie et en business.
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