top of page

Êtes-vous prisonnier du Triangle de Karpman ?

Dernière mise à jour : 12 sept.

Êtes-vous VICTIME / PERSECUTEUR / SAUVEUR


Je te supplie de me pardonner … Si tu continues, je pleure… Les autres sont méchant avec moi… C’est moi qui fait tout le travail … Séduis-moi, mais si tu t’approches je protesterai … A cause de toi ma vie est gâchée …Si seulement je pouvais … Regarde ce que tu m’as fait faire …Laisse moi faire … Oui, mais…

Et tellement d’autres, ce sont des jeux psychologiques, c’est-à-dire un scénario, pratiqué inconsciemment et qui peut se répéter tout au long de notre vie.


Eric BERNE - Fondateur de l'Analyse Transactionnelle

En effet, nous avons, selon Eric Berne, trois besoins fondamentaux :

la structure : organiser le temps, donner du sens à l’existence grâce à des activités, des rituels et des habitudes.

la stimulation : rechercher des échanges, des émotions, afin de sortir de l’ennui et ressentir de la vitalité.

la reconnaissance :·       obtenir des signes de reconnaissance de la part des autres, positifs ou négatifs, pour se sentir exister et reconnu dans la relation.


C’est lorsque nos besoins de stimulation et de reconnaissance ne sont pas comblés qu’intervient le jeu psychologique.

De cette façon la personne existe et cela lui permet de maintenir une relation, même néfaste, avec des personnes qui comptent.

Ce jeu est un système récurrent de transactions souvent répétitives, superficiellement plausibles, à motivation cachée, ou en langage plus familier, une série de « coups » présentant un piège ou un « truc ».  Eric Berne

Ce jeu de comportements semble naturel et dès qu’une personne opte pour un personnage, les réactions se déclenchent automatiquement. C’est un véritable jeu de dupes et de manipulation.


Si vous rentrez dans ce jeu, vous ne résoudrez pas les problèmes, au contraire !


Éric Berne appelait ce jeu « les quatre mythes ».


1. J’ai le pouvoir de rendre les gens heureux.  (Sauveur en recherche d’une Victime). Le Sauveur croit pouvoir changer le destin de l’autre, cherchant une Victime à aider, souvent au détriment de ses propres besoins.

2.  Les autres ont le pouvoir de me rendre heureux. 

(Victime en attente d’un Sauveur). La Victime attend du Sauveur qu’il comble ses manques, croyant que le bonheur dépend de l’extérieur.


3.   J’ai le pouvoir de rendre les autres malheureux. 

(Persécuteur en recherche d’une victime).

Le Persécuteur, en quête d’une Victime, pense détenir le pouvoir de nuire, utilisant la critique, le mépris ou la domination pour renforcer son sentiment d’existence.


4. Les autres ont le pouvoir de me rendre malheureux. 

(Victime en attente d’un Persécuteur).

Encore position de Victime, mais cette fois face à un Persécuteur, se sentant démuni et à la merci des actions d’autrui.


Il faut savoir qu’aucun rôle n’est meilleur qu’un autre, ni plus efficace sur le plan relationnel. En revanche ils apportent souffrance et conflits.


Ce jeu n’offre le choix qu’entre trois positions, également inconfortables et invalidantes étudiées par Stephen Karpman.


Le triangle de Karpman

Le Triangle de Karpman, ou triangle dramatique, est un modèle élaboré en 1968 par le psychiatre américain Stephen Karpman. Cet outil d’analyse relationnelle met en lumière un schéma typique rencontré lors des situations de conflit ou de communication dysfonctionnelle, Le triangle dramatique, que l'on appelle aussi comme cela, vise à rendre perceptibles les mécanismes inconscients présents lors d’interactions conflictuelles. où trois rôles s’entrecroisent : la Victime qui ressent un sentiment d'impuissance, le Sauveur qui intervient parfois sans sollicitation et le Persécuteur qui adopte une attitude critique voire agressive..


Pour reconnaître les joueurs

  • La victime, c’est celle qui se dévalorise et se sent inférieure. Elle est souvent dans la souffrance réelle ou imaginaire. Elle cherche à dominer en apitoyant autrui :

« Je suis faible et on doit m’aider ».

  • Le persécuteur, c’est celui qui rabaisse, dévalorise, humilie. Il est souvent dans le jugement, voire la condamnation. Il tente de s’imposer :

« Je dois leur dire comment il faut être et agir ».

  • Le sauveur, c’est celui qui propose son aide, alors qu’on ne lui demande pas. Attention ce n’est pas quelqu’un de gentil ni d’empathique. Elle pourrait mais elle en fait trop ! Il cherche à dominer en se rendant indispensable :

« Les autres sont faibles, je dois les aider ».




Utilité du modèle

L’intérêt principal du Triangle de Karpman réside dans sa capacité à offrir un cadre d’observation et de compréhension des dynamiques relationnelles toxiques.

Il permet aux membres d’un groupe, d’une famille ou d’une organisation de repérer les rôles qui émergent spontanément et d’éviter les répétitions, orientant ainsi la communication vers plus d’équilibre et de respect.


Pourquoi un triangle ?

Les individus peuvent passer d’un rôle à l’autre de façon fluide, ce qui alimente un cycle de conflits ou de dépendances.

Par exemple, une personne peut commencer comme Sauveur, puis devenir Victime si ses efforts ne sont pas reconnus, ou adoptera le rôle de Persécuteur si elle se sent frustrée.


Utilisation du triangle de Karpman

Comprendre ce triangle permet d’analyser et de modifier des dynamiques relationnelles. Voici comment l’utiliser efficacement :

  • Identifier les rôles : reconnaître dans une interaction qui joue quel rôle peut aider à comprendre la dynamique en jeu.

  • Sortir du triangle : pour favoriser des échanges plus sains, il est conseillé de sortir de ces rôles et d’adopter une communication authentique et responsable.

  • Prendre conscience de ses comportements : éviter de se laisser entraîner dans ces rôles et privilégier une posture de responsabilité personnelle.

  • Favoriser la communication assertive : exprimer ses besoins et ses limites sans manipuler ou culpabiliser l’autre.


Le triangle de Karpman est un outil précieux pour analyser les conflits et améliorer ses relations. En étant conscient de ces rôles, chacun peut développer des comportements plus sains, basés sur la responsabilité, l’écoute et le respect mutuel, pour sortir de cycles destructeurs et instaurer une communication plus équilibrée.


Techniques pour en sortir

Voici plusieurs techniques efficaces pour appliquer le modèle du triangle de Karpman, afin de sortir des dynamiques dysfonctionnelles et favoriser une communication saine :


1. Prise de conscience et identification des rôles

  • Observation : Soyez attentif à votre comportement et à celui des autres lors des interactions. Notez si vous avez tendance à vous sentir victime, à vouloir sauver ou à critiquer.

  • Auto-questionnement : Demandez-vous : « Suis-je en train de jouer un rôle ? » ou « Quel rôle l’autre joue-t-il ? ». Cette réflexivité permet de prendre du recul.

  • Action : Un travail sur l'attention et la prise de conscience.

2. Sortir du triangle par la responsabilisation

  • Responsabilisation : Assumer ses propres sentiments et besoins.

  • Par exemple, au lieu de se plaindre en tant que Victime, exprimez clairement ce que vous ressentez et ce dont vous avez besoin.

  • Éviter la manipulation : Ne pas tenter de manipuler l’autre en jouant sur la culpabilité ou la pitié.

  • Action : Travail sur la confiance en soi.


  • Utiliser le « je » : Parlez en exprimant vos ressentis sans accuser. Exemple : « Je me sens frustré quand… » plutôt que « Tu ne fais jamais… ».

  • Clarifier ses limites : Fixez des limites claires pour éviter de vous laisser entraîner dans des rôles de victime ou de sauveur.

  • Action : Training sur les émotions, les sentiments et la confiance en soi par du training pour maîtriser la communication assertive.


  • Passer du rôle de Victime au rôle de Créateur : Reconnaître votre responsabilité dans la situation et chercher des solutions concrètes.

  • Passer du rôle de Sauveur à celui de soutenant : Offrir un soutien sans prendre en charge la responsabilité de l’autre.

  • Passer du rôle de Persécuteur à celui de partenaire bienveillant : Exprimer ses critiques ou désaccords de manière constructive, sans jugement.


5. Développer la coopération et la résolution de problème

  • Focus sur la solution : Orienter la conversation vers la recherche de solutions plutôt que la critique ou la culpabilisation.

  • Poser des questions ouvertes : Encourager l’autre à exprimer ses besoins et ses sentiments pour sortir du cycle.


6. Pratique de la pleine conscience et de l’auto-regulation

  • Respiration et pause : Avant de réagir, prendre un moment pour respirer et réfléchir, évitant ainsi de réagir impulsivement dans un rôle de Persécuteur ou de Victime.

  • Méditation ou techniques de relaxation : Favorisent une meilleure maîtrise de soi dans les situations conflictuelles.


7. Apprendre à reconnaître les cycles et les interrompre

  • Reconnaître les déclencheurs : Identifier ce qui vous pousse à jouer un rôle.

  • Intervenir consciemment : Se rappeler que vous avez le pouvoir de changer votre comportement et de sortir du triangle.


Ces techniques visent à augmenter la conscience de soi, à favoriser une communication responsable et à privilégier des interactions basées sur la bienveillance et la responsabilité mutuelle.

Leur pratique régulière permet de désamorcer les cycles du triangle de Karpman et d’instaurer des relations plus saines et équilibrées.


Mise en situation : Conflit avec un collègue

En coaching, pour cette problématique, j'utilise trois approches différentes :


Scénario initial (cycle du triangle) :

  • Vous (Victime) : « Je suis toujours en train de courir après le travail de tout le monde, c’est trop injuste ! »

  • Le collègue (Persécuteur) : Il répond en se défendant ou en ignorant votre demande.

  • Vous (Victime) : Vous vous sentez encore plus impuissant ou en colère.


Comment utiliser une technique pour changer la dynamique :

Étape 1 : Prise de conscience et changement de rôle

  • Au lieu de rester dans la plainte, vous respirez profondément pour prendre du recul.

  • Vous identifiez que vous jouez le rôle de Victime et que la réaction de votre collègue est une réponse typique du Persécuteur.


Étape 2 : Expression authentique et responsable

  • Message en utilisant le « je » :

« Je me sens frustré quand je constate que les délais ne sont pas respectés, car cela impacte mon travail. J’aimerais qu’on trouve une solution ensemble pour mieux respecter nos échéances. »


Étape 3 : Proposition constructive

  • Vous proposez une solution ou une discussion collaborative :

« Serais-tu d’accord pour qu’on se rencontre pour clarifier nos responsabilités et organiser notre planning ? »


Résultat attendu :

  • Vous quittez le rôle de Victime en prenant la responsabilité de votre ressenti.

  • Vous ne blâmez pas l’autre, mais exprimez ce que vous ressentez et sollicitez une coopération.

  • Le collègue peut répondre de manière plus constructive, en sortant du rôle de Persécuteur ou de Sauveur.


Résumé du processus :

Rôle initial

Changement proposé

Nouveau rôle

Objectif

Victime (se sent impuissante)

Expression authentique, responsabilisation

Partenaire responsable, collaboratif

Favoriser le dialogue, solution commune

Persécuteur (réponse défensive ou critique)

Réponse basée sur la demande claire et respectueuse

Partenaire coopératif

Instaurer la communication ouverte

Résumé du processus :

  • Rôle initial : Victime (se sent impuissante)

  • Changement proposé : Expression authentique, responsabilisation

  • Nouveau rôle : Partenaire responsable, collaboratif

  • Objectif : Favoriser le dialogue, solution commune

  • Rôle initial : Persécuteur (réponse défensive ou critique)

  • Changement proposé : Réponse basée sur la demande claire et respectueuse

  • Nouveau rôle : Partenaire coopératif

  • Objectif : Instaurer la communication ouverte


En fait, il est important de

  • Reconnaître votre rôle dans la dynamique.

  • Exprimer vos ressentis avec des phrases en « je ».

  • Proposer une solution plutôt que de se plaindre.

  • Encourager une réponse constructive pour sortir du cycle du triangle.

 







bottom of page